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Pour
mon homme et moi, aimer Johnny Hallyday,
écouter sa voix puissante, visionner des
cassettes le concernant et surtout le suivre
lors de la plupart de ses concerts, c’est là
notre art de vivre et pour ainsi dire notre
« religion ». Ce qui est sans nul doute tout
aussi important c’est que ce « culte » nous
a lentement mais sûrement amené un nombre
incalculable de connaissances, de copains et
d’amis véritables. Je crois qu’entre nous
tous le fait de se rendre des services, de
faire des recherches et des échanges
désintéressés (oui ils le sont) et, sur le
plan personnel, s’écouter, se comprendre, se
donner un conseil ou formuler un
encouragement, tout cela va de soi. Certains
bien sûr sont collectionneurs et pour eux
chaque chose a une valeur. Moi je ne
collectionne pas vraiment mais accumule
malgré tout un grand nombre de choses
concernant notre idole. J’ai donc aménagé
mon bureau en temple de Johnny Hallyday et
c’est un bonheur de s’y retrouver. Tout y
parle de lui et soulève l’enthousiasme.
Mais venons-en à ces nombreux concerts que
nous avons voulu vivre avec Johnny. Il y a
eu plusieurs fois : Forest National à
Bruxelles, l’Olympia de Paris, la citadelle
de Namur (concert gratuit), le P.O.P.B.de
Bercy, la Luna à Bruxelles (équivalent de la
Cigale), la grand-place de Spa, l’Aladdin de
Las Vegas (concert unique), le théâtre St
Denis à Montreal, le stade Roi Baudouin, le
Parc des Princes, la Tour Eiffel (concert
unique et gratuit), les Francofolies de Spa,
le Stade de France (avec la mort dans l’âme
le premier jour mais la vie en plein coeur
les jours suivants), le stade de l’Est à
Saint Denis de la Réunion, le nouveau stade
de la Praille à Genève, … et j’en passe,
pour finir en toute beauté au Liban. Lors de
chacun de ces spectacles notre plus vif
désir était comme presque tous les fans de
voir Johnny, de l’approcher et, merveille,
d’avoir un autographe ou une photo de lui ou
avec lui. Récemment avec l’ouverture de son
restaurant Le Balzac certains fans y sont
d’ailleurs parvenus. Quant à nous c’est à la
sortie de son hôtel à Montreal que nous
avions pu l’approcher mais, nerveux, Johnny
était parti sans terminer sa petite séance
d’autographes. En 2000 nous n’avions
toujours pas réalisé notre rêve.
« Quand on veut constamment on réussit
forcément » (c’est ce que disait Napoléon).
Ce grand homme n’avait pas tort. Arrivés à
la montagne dans les environs de Baalbeck,
nous avons appris que Johnny logeait dans le
même hôtel que nous. Il est facile de
deviner que pendant toutes ces heures nous
vivions désormais d’espoir et de stress. Les
concerts en eux mêmes étaient déjà bien
réconfortants et même tout à fait
remarquables, nous avions des places assez
proches de la scène, les contrôles et la
sécurité étaient plutôt bon enfant et le
second soir je me suis « faufilée » jusque
devant la scène où je pouvais même poser les
bras (mais je préfère taper dans mes mains
ou lever le poing quand Johnny est là).
Aucune décor spécial : seuls les
fantastiques éclairages de J. Rouveyrollis
et les effets pyrotechniques auréolaient
l’artiste et produisaient un contraste
frappant par rapport aux superbes ruines,
aux majestueuses colonnes du site : un lieu
de choix pour notre roi Johnny, vêtu d’un
costume bleu roi à franges. Après avoir,
avec son fameux « Que je t’aime «soulevé les
spectateurs, qui patientaient un peu trop
sages, ou peut être recueillis ( ?), Johnny
entame « Fils de personne » et moi
connaissant bien sûr les paroles par coeur
je continue de chanter avec lui. A un
moment, un homme de la sécurité qui se
trouve devant moi se retourne en entendant
les paroles et, voyant mon ti-shirt de
Johnny, il me fait passer devant lui avec un
sourire … Me voici encore plus près. Johnny
dédie « Loving you » à Line Renaud assise
devant dans l’assistance. « Contrairement à
moi tu as vraiment connu Elvis Presley. Je
t’aime Marraine, cette chanson est pour toi
». Il nous fait un énorme plaisir en
demandant à son choriste de nous chanter «
Caruso » puis il fait vibrer tout le monde
en annonçant qu’il en a assez de toutes les
guerres et qu’il a choisi une ancienne
chanson pour illustrer ce sentiment «
Essayer ». Cette chanson avait déjà fait
battre mon coeur à tout rompre au Parc des
Princes. Rien n’est plus vrai que ces
paroles de Philippe Labro. Heureux et émus
nous repartons sans nous être assis un seul
moment. J’ai laissé à Guy et notre copain le
soin d’assurer le service photo, moi je
préfère battre des mains et hurler les
paroles de chansons. La nuit est chaude mais
il faudra comme à l’aller traverser un quasi
désert montagneux avec de temps à autre des
barrages militaires. Notre minibus s’était
montré très asthmatique au départ et ce qui
devait arriver arrive : trois pannes en
plein désert et en pleine obscurité. Après
on sourit, au moment même c’est un peu la
grimace. Mais Johnny veille sur nous et nous
rentrons sains et saufs. Et cette idée qui
nous poursuit sans cesse : Johnny est
quelque part dans l’hôtel.
Le moment du départ est arrivé et sauf à
avoir aperçu Johnny s’engouffrer hier soir
dans sa voiture pour aller au spectacle, il
semble bien qu’une fois encore nous n’aurons
pas l’autographe tant convoité. Consolation,
nous n’avons pas tout perdu : nous avons pu
embrasser Line Renaud à l’arrivée à
l’aéroport, avons discuté plusieurs fois
avec Jimmy, le chef de la sécurité, qui est
très sympa, nous nous sommes faits prendre
en photo avec J.F. Stévenin et j’ai même
abordé plusieurs fois J.C. Camus (avec plus
ou moins de bonheur). Il est environ midi ce
4 août , Guy règle les consommations à la
réception et signale au directeur de l’hôtel
admiratif que nous sommes venus spécialement
de Belgique pour voir Johnny Hallyday. Nous
sommes alors priés de nous faire prendre en
photo avec lui et le staff de l’hôtel et de
signer le livre d’or. Je monte terminer les
bagages. Surprise pour Guy : voici Laeticia
suivie de … Johnny. Celui-ci signe le livre
d’or de l’hôtel et Guy tremblant d’émotion
lui demande un autographe et l’obtient. Pas
mal ! Peu après je descends et mon homme me
fait signe que Johnny est là. Mais l’artiste
va s’asseoir et discuter avec le directeur
de l’hôtel, il fume une cigarette, se fait
montrer la presse locale et Laeticia en
profite pour faire des emplettes dans les
boutiques de l’hôtel. Mon coeur bat la
chamade, Jimmy me dit d’attendre bien
calmement, tout simplement, que l’idole se
dirige vers la porte. Plus facile à dire
qu’à faire. Je viens de réaliser que la
patience est vraiment la plus grande des
vertus, les minutes passent interminables
pendant que je reste debout près de la
porte. Cela semble une éternité. Finalement
Johnny se lève et Jimmy me fait signe et me
répète : « Tout simplement, tu lui demandes
quand il passe devant toi » Le directeur de
l’hôtel et J.C. Camus me regardent, c’est «
le » moment : il ne manquait plus que ça :
j’entends J.C. Camus dire « Bon, Johnny,
nous avons encore une affaire à régler avec
nos deux petits belges ». Et ça y est, je
demande à Johnny de bien vouloir signer une
photo de lui que je trimballe depuis des
heures, des jours, des siècles. J’ose à
peine le regarder. Je lui dis des banalités
»Merci Johnny pour tout ce que tu fais pour
nous. Tu es notre soleil ». Et c’est fait :
incroyable, inoubliable ! Il se dirige vers
la sortie en lançant « Salut ». Rien de plus
rien de moins. Mais finalement nous l’avons
approché et nous avons tous les deux un
autographe de lui. Il fallait y croire …. «
comme un enfant, comme on peut croire au
ciel« . Un miracle vient de se produire.
P’tit Loup
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