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Je
me suis décidé à partir au dernier moment,
suite à un coup de téléphone de mes amis
Hélène et Guy. Mon ami Michel qui m'avait
accompagné une grande partie de la tournée
des stades, avait du renoncer au voyage "la
mort dans l'âme".
Je vous fais grâce des difficultés et
problèmes d'organisation, l'agence libanaise
avait égaré mon dossier et annulé ma
réservation.
Tous les vols étaient complets mais ils
m'ont trouvé une petite place sur un vol
avec escale à Chypre, ce qui m'a fait
arriver jeudi vers 23 heures à Beyrouth.
Tout le monde a encore en tête les images de
Beyrouth totalement détruite par 15 ans de
guerre. Peu de temps après la fin de
celle-ci, s'est ouvert l'un des plus grands
chantiers de la planète. 7 jours sur 7, 24
heures sur 24, on reconstruit.
Le résultat est remarquable, 9O% de la ville
est reconstruite (et à l'identique pour le
centre ville).Il reste cependant un certain
nombre de bâtiments complètement troués par
les obus. Un "spectacle assez hallucinant".
Après deux nuits à Beyrouth (ville
grouillante mais avec une corniche fort
agréable) et la visite de Byblos, départ
pour Baalbeck.
Pour compenser les problèmes d'organisation,
l'agence m'avait promis une surprise.
En principe, nous devions loger dans un 3
étoiles près de Baalbeck.
Samedi en début d'après-midi, une Mercedes
est venue nous chercher à notre hôtel de
Beyrouth et nous a conduit dans la montagne.
A une altitude de 1500 mètres, le chauffeur
s'est arrêté à FARAYA (le Courchevel du
Liban) devant l'un des plus beaux palaces du
Liban.
A la réception, on nous a indiqué qu'une
navette nous conduirait au concert avec
petits fours et boissons à volonté durant le
trajet. Mais surtout, l'employé nous a
révélé que Johnny et Laetitia dormaient dans
l'hôtel !
Celui-ci est un superbe palace mais très
grand (un corps central et une dizaine de
chalets). Pendant tout le séjour, une seule
question: mais où est Johnny. Mais oui
nous le verrons.
Après avoir défait nos bagages, Hélène, Guy
et moi prenons un verre au bord de la
piscine lorsque nous apercevons Jimmy le
chef de la sécurité. Nous l'appelons et très
gentiment il nous parle de la tournée et du
concert de ce soir (le son sera beaucoup
moins puissant qu'ailleurs pour ne pas
abîmer les temples).
Ensuite nous apercevons Jean-Claude CAMUS,
très élégant en blanc, et Jean-François
STEVENIN qui suit Johnny partout pour le
filmer (je l'avais croisé à Genève).
Samedi 18h3O, la navette de l'hôtel nous
conduit au concert (petits fours et boissons
sont bien là). Pendant plus d'une heure nous
traversons une montagne aride et déserte où
l'on aperçoit seulement quelques grandes
tentes de réfugiés palestiniens et des
troupeaux de chèvres conduits par de vieux
hommes juchés sur des ânes.
Après 5 barrages de militaires en arme, la
nuit est tombée et nous suivons une route
lugubre dans la plaine de la Bakaa.
On a du mal à imaginer que dans quelques
minutes nous allons assister à un concert de
Johnny. Et puis brusquement
l'émerveillement, d'immenses et superbes
temples (ou parties de temple) illuminent la
nuit.
Nous y sommes.
Nous rentrons par des escaliers monumentaux,
traversons différentes cours pour arriver
dans la plus grande cour devant le temple de
Jupiter. A droite et à gauche, d'immenses
portiques, dans le fond à gauche les
colonnes de 20 mètres de haut du temple de
Bacchus et devant nous la scène très simple
adossée aux grands escaliers du temple de
Jupiter. Au milieu, plus de 4OOO fauteuils
en plastique très confortable à différentes
hauteurs et parfois séparés par des pierres,
colonnes ou autels (la sono est installée au
sommet du plus grand autel).
Le tout éclairé de manière extraordinaire,
c'est d'une beauté à couper le souffle, nous
sommes bien entendu en plein air.
Le public est très BCBG (dans ce pays
appauvri par la guerre mais aux différences
sociales énormes, nous avons payé 120 euros
les meilleurs places) et plus jeune que chez
nous (moyenne de 18 à 45 ans).
Nous sommes au 8e rang et le premier rang
est à 2 mètres de la scène, celle-ci étant
séparée des spectateurs sur une partie par
une simple fosse naturelle de 2 mètres de
profondeur.
20h 4O, on annonce en arabe puis en français
que le spectacle va commencer et qu'il faut
regagner ses places.
Le public est bien entendu assis et très
calme.
2Oh45, tout s'éteint, le noir absolu puis la
scène et les grands escaliers qui
surplombent celle-ci s'éclairent (durant
tout le spectacle, les éclairages seront
superbes, J.R. jouant avec tous les éléments
naturels éclairés de couleurs différentes).
Et puis Johnny apparaît en haut des
escaliers souriant, tout de bleu vêtu (veste
indienne à frange) et en descendant les
escaliers entame "que je t'aime".
C'est le délire, tout l'arrière se précipite
dans les couloirs vers la scène en criant.
Johnny apprécie, ceux des premiers rangs un
peu moins (ce sont des invités). Nous on est
debout depuis le début.
Après Fils de personne et Gabrielle, des
jeunes filles tentent de pénétrer dans la
fosse devant la scène mais le service
d'ordre local s'y oppose.
Cela pousse de plus en plus et JC CAMUS
intervient pour les laisser passer et incite
même certaines d'entre elles à y aller. Il
sait que Johnny adore cela et pendant tout
le spectacle une centaine de jeunes filles
vont sauter, crier et danser devant lui.
Johnny est très à l'aise, détendu, souriant.
Sa voix est belle et le son presque parfait.
Il fait l'impasse sur "pense à moi", chante
"quelque chose de "Tennessee", fait
l'impasse sur "J'oublierai ton nom"
(dommage), chante "Oh Carole", fait
l'impasse sur "Je n'ai jamais pleuré" puis
chante "Ma gueule", "Diégo" (un grand
moment, " quel est ce pays...) et Marie
repris en choeur par une partie du public.
Pas de vivre pour le meilleur. Comme
l'orchestre symphonique n'est pas là, on a
droit à un long morceau des Vibes streets
horns fort applaudis.
Ensuite, Johnny revient pour "allumer le
feu" et met le feu au temple de Jupiter
(dédié au dieu soleil) devant un public en
délire. Pas de feux sur scene mais un feu
d'artifice (Johnny s'arrêtera un instant de
chanter pour regarder... les belles bleues,
vertes et rouges éclairant les temples).
Si un feu d'artifice n'apporte rien dans un
stade, ici dans ce cadre naturel
exceptionnel, cela s'intègre
merveilleusement bien au spectacle.
Après Allumer le feux, suite classique: Je
veux te graver dans ma vie, aussi dur que du
bois, jusqu'à minuit et je suis seul. A ce
moment- là Johnny manque un tout peu de
souffle ( il a oublié que nous sommes à 115O
mètres d'altitude).
Il présente son choriste Francesco Verrechia
qui chante Caruso (très bien dans un tel
lieu).
Puis Le pénitencier et je te promets, chanté
plus tôt par rapport aux stades (Chimene
Badie était annoncée mais n'est pas venue ce
qui m'a permis d'entendre enfin Johnny
chanter seul cette superbe chanson).
Ensuite, il dédie "loving you" à sa marraine
Line Renaud qui a fait le déplacement et
qu'il fait applaudir. Il entame la chanson
en disant "c'est pour toi Marraine" puis la
chantera en tenant la main de plusieurs
jeunes filles se trouvant dans la fosse
(Johnny était presque à genoux pour pouvoir
tenir les mains). On revit les "que je
t'aime" de l'Olympia.
Puis ce sera le medley rock qui déchaîne le
public, l'envie , essayez (somptueuse
interprétation) et toute la musique que
j'aime avec le plus beau feu d'artifice de
la tournée. Sans faire de break, il termine
par m'arrêter là dédié à Laetitia.
Le concert fini, mes amis et moi restons de
longues minutes à notre place avec un seul
mot à la bouche "exceptionnel".
Cadre exceptionnel, scène et son à dimension
humaine, éclairages fabuleux, Johnny
détendu, heureux d'être là (il le répétera
plusieurs fois) et avec une voix parfaite,
public proche de la scène et chaleureux, pas
de duo...
Ce concert était mon 50e (mes noces d'or
avec Johnny...) et rejoint au panthéon celui
du Parc de Princes 1993 (aucune comparaison
entre les deux mais ce sont mes préférés).
Celui-ci étant visuellement le plus beau.
Le retour à l'hôtel fut épique, le car
tombant 4 fois en panne dans la montagne
déserte mais vers 1h30 nous étions devant
notre buffet.
Woluwe
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